Le monde de la mode et du commerce de détail connaît une période tumultueuse, particulièrement pour les marques qui ont longtemps dominé le marché. En 2025, plusieurs grandes enseignes de mode et de produits de beauté risquent de disparaître en raison de diverses difficultés économiques, concurrentielles et sociales. L’évolution rapide des attentes des consommateurs, la montée en puissance de la concurrence en ligne et les crises économiques successives sont autant de facteurs qui précipitent la chute de ces marques emblématiques. Nous allons analyser les marques de mode qui pourraient être amenées à disparaître d’ici 2025.
1. La Halle : un déclin inexorable
La Halle, autrefois une enseigne incontournable en France pour les vêtements et les chaussures à petits prix, connaît une lente mais constante descente aux enfers. Bien que la marque ait été populaire auprès des familles françaises pendant des décennies, elle peine à s’adapter à la modernité. L’enseigne n’a pas su rivaliser avec des marques comme Kiabi ou Primark qui ont su capter une clientèle fidèle grâce à des prix attractifs et des stratégies de marketing efficaces. En 2020, la crise sanitaire a été le coup de grâce, et la société a dû fermer près de 350 magasins.
Malgré une tentative de redressement, La Halle reste en grand danger. Les analystes estiment que son incapacité à se moderniser et à s’adapter aux attentes des consommateurs pourrait entraîner sa disparition d’ici 2025.
2. Monoprix : la pression des enseignes discount et des grandes surfaces
Monoprix, une marque autrefois synonyme de commerce de proximité haut de gamme dans ce secteur spécifique, se trouve aujourd’hui confrontée à de multiples défis. La marque a longtemps séduit une clientèle citadine, notamment avec ses vêtements et ses produits de beauté, finalement accessibles par rapport à des produits vendus dans des commerces qui ne jouent pas la carte de la proximité. Monoprix a longtemps été considéré comme présentant un bon rapport qualité prix. Cependant Monoprix fait désormais face à une concurrence de plus en plus forte. Des enseignes discounts comme Lidl et des grandes surfaces traditionnelles comme Carrefour, lui prennent des parts de marché en attirant la clientèle avec des prix plus compétitifs et une offre de plus en plus diversifiée.
Par ailleurs, la montée des drives et des livraisons à domicile ajoute une pression supplémentaire. La rentabilité de Monoprix se trouve de plus être sérieusement mise à mal par la hausse des coûts de fonctionnement, notamment les loyers élevés en centre-ville, ce qui pourrait conduire Monoprix à restreindre son réseau de magasins dans l’espoir de ne pas être contraint de disparaître.
3. Go Sport : La concurrence féroce de Decathlon
Go Sport, spécialisée dans les articles de sport, fait face à des défis redoutables. La marque se trouve en concurrence directe avec Decathlon, le leader incontesté du marché, ainsi qu’avec l’essor du commerce en ligne. En 2020, Go Sport a été placée en redressement judiciaire, mais même après avoir tenté de restructurer ses activités, la marque peine à trouver sa place. Le marché des articles de sport est de plus en plus dominé par des acteurs en ligne qui offrent des prix compétitifs, et Go Sport a du mal à s’adapter à cette nouvelle réalité.
Les experts restent sceptiques quant à la capacité de Go Sport à rebondir. Si la marque n’adapte pas son modèle économique et son offre aux nouvelles attentes des consommateurs, elle pourrait bien disparaître en 2025.
4. Sephora : l’ombre de la concurrence directe
Sephora, un pilier du secteur de la beauté, fait face à un ensemble de défis majeurs. Filiale du géant LVMH, la marque a longtemps été la référence en matière de maquillage et de produits de beauté. Cependant, la pandémie de COVID-19 a bouleversé les habitudes de consommation. L’achat de maquillage a considérablement chuté, tandis que les produits de soins de la peau ont pris le devant de la scène. Cette évolution des préférences des consommateurs a fragilisé la position de Sephora, qui doit désormais faire face à une concurrence féroce des marques « direct-to-consumer » (D2C) qui vendent leurs produits directement en ligne sans passer par des distributeurs.
Si l’enseigne ne parvient pas à réinventer son offre et à capter une nouvelle clientèle, elle pourrait perdre de sa popularité et disparaître dans les années à venir.
5. Une mutation inévitable : l’adaptation aux nouvelles attentes
Les marques de mode qui survivent aux turbulences économiques de ces dernières années sont celles qui ont su s’adapter rapidement à l’évolution des habitudes de consommation. Les consommateurs sont désormais de plus en plus sensibles aux prix, ce qui a tendance à faire disparaître les marques de gamme intermédiaire. Ils se tournent en effet massivement vers des marques à bas prix ou, à l’inverse, vers des marques de luxe, selon leurs capacités financières.
Simultanément, l’absence d’adaptation face aux nouvelles technologies et à la concurrence des plateformes de vente en ligne fragilise les marques qui restent trop rigides et traditionnelles dans leur approche du marché. Ces enseignes s’exposent ainsi à des fermetures de magasins et à une perte de parts de marché.
La digitalisation du secteur est un facteur clé qui peut déterminer la survie ou la disparition de certaines marques. Les entreprises qui ne parviennent pas à intégrer efficacement les canaux de vente en ligne risquent de perdre leur compétitivité face à des acteurs mieux adaptés aux nouvelles pratiques de consommation. Le passage à l’omnicanal (vente en ligne et en magasin) devient donc un impératif pour les enseignes de mode qui souhaitent éviter une disparition prématurée.
6. L’avenir des marques de mode en 2025
L’avenir de nombreuses marques de mode est incertain à l’approche de 2025. Face à une concurrence de plus en plus féroce, à l’évolution des attentes des consommateurs et aux bouleversements économiques mondiaux, certaines enseignes risquent de disparaître dans les années à venir. Des marques comme La Halle, Go Sport, Monoprix et Sephora sont déjà confrontées à des difficultés importantes, et leur capacité à s’adapter aux nouvelles réalités du marché déterminera leur survie ou leur disparition.
Les marques qui parviennent à s’adapter à l’évolution du commerce en ligne, à répondre aux attentes de durabilité et à comprendre les nouvelles habitudes de consommation auront sans doute une chance de perdurer. En revanche, celles qui restent figées dans leurs modèles anciens, qui ne parviennent pas à réinventer leur image ou à diversifier leurs canaux de distribution risquent de disparaître avant même 2025. Le secteur de la mode doit donc s’attendre à de profonds bouleversements dans les années à venir.
8. Conséquences sur le marché de l’emploi : un impact croissant
Les difficultés économiques rencontrées par ces grandes marques de mode auront également des répercussions sur le marché de l’emploi, notamment en raison des fermetures de magasins et de la réduction des activités dans le secteur du commerce de détail.
• Augmentation des demandeurs d’emploi : Les fermetures de magasins et les restructurations au sein des enseignes de mode entraîneront inévitablement une hausse du nombre de demandeurs d’emploi, particulièrement dans des secteurs comme la vente en magasin, la logistique et la distribution. Les employés des enseignes touchées risquent de se retrouver en difficulté sur un marché déjà saturé, ce qui pourrait accroître la concurrence pour les postes disponibles.
• Accélération des fermetures dans d’autres secteurs : Les fermetures dans le secteur de la mode ne sont qu’une partie du phénomène global de fermeture de magasins et de réduction des activités commerciales, un mouvement que l’on observe aussi dans d’autres secteurs de consommation, notamment dans les industries de la distribution alimentaire et des grandes surfaces. La multiplication de ces fermetures contribue à une pression supplémentaire sur le marché de l’emploi, déjà fragilisé par des crises économiques récurrentes.
• Une reconversion difficile pour les salariés : Bien que certains salariés puissent se tourner vers le secteur du commerce en ligne ou d’autres secteurs en développement, la reconversion professionnelle dans un environnement économique en mutation reste un défi. La nécessité de renforcer les compétences numériques et d’adapter les formations professionnelles aux nouvelles demandes du marché devient donc essentielle pour permettre aux travailleurs touchés de s’adapter à ces évolutions.
• Concentration des opportunités d’emploi dans les grandes entreprises : Dans ce contexte difficile, les grandes entreprises et les plateformes de commerce en ligne qui continuent de croître pourraient bénéficier d’un afflux de travailleurs en quête d’un nouvel emploi. Cependant, ces nouvelles opportunités risquent d’être concentrées dans quelques grandes entreprises, créant une concurrence accrue pour ces postes et exacerbant les inégalités sur le marché du travail.
9. Points à retenir
• Difficultés croissantes pour les marques traditionnelles comme La Halle, Go Sport, Monoprix et Sephora qui pourraient entraîner leur disparition.
• Les consommateurs privilégient de plus en plus les prix bas ou le luxe, ce qui met en difficulté les marques intermédiaires.
• Le commerce en ligne et les ventes direct-to-consumer fragilisent les enseignes traditionnelles.
• Les marques doivent combiner vente en ligne et en magasin pour rester compétitives.
• La digitalisation est essentielle pour les marques, celles qui l’ignorent risquent de perdre leur compétitivité.
• L’évolution rapide des préférences des consommateurs vers des produits durables et l’achat en ligne entraîne une réorganisation du marché de la mode.
• Les fermetures de magasins augmentent le nombre de demandeurs d’emploi, notamment dans les secteurs du commerce et de la distribution.
8. Lien utile
Mode et digital : menace ou opportunité pour le secteur de la mode ?, sur BpiFrance.fr.